En 2011, Azentis a numérisé les collections de manuscrits orientaux du département des manuscrits de la BnF. Une conférence a été réalisée cet automne par l’institut national du Patrimoine sur l’un de ses ouvrages, Le roman d’Alexandre (Turc 309).

 

 

Une co-production Connaissance des Arts et

Entretien vidéo d’Annie Vernay-Nouri, conservateur en chef, chargée des manuscrits arabes, BnF et Nathalie Buisson, responsable du laboratoire Richelieu, ingénieur physico-chimiste, BnF.

Voyageant de l’Europe à l’Asie, traduit dans de nombreuses langues, la légende d’Alexandre a connu un succès sans pareil. Evoqué dans le Coran, le héros, souverain idéal connu dans le monde islamique sous le nom d’Iskender, est à la fois conquérant, sage et prophète. Le poète Ahmedi (mort en 1412-3) en écrivit l’histoire versifiée en turc ottoman et s’inspira pour une large part des versions antérieures en persan.
Acheté en 1673 à Alep pour la bibliothèque de Colbert, le manuscrit Turc 309 a longtemps été considéré comme le plus ancien volume ottoman illustré. Achevé à Amasya en 1416, il est étonnant à plus d’un titre. En effet, les vingt miniatures qui accompagnent le texte, non seulement n’illustrent pas l’épopée d’Alexandre, mais elles sont en partie découpées et collées. Elles proviennent de plusieurs manuscrits persans d’origine différente, probablement peints au XIVe siècle dont les titres ne sont pas connus. Seuls les bandeaux fleuris et quatre miniatures, largement endommagées, ont été peints directement sur les pages, plus tardivement.
Cette conférence permettra de comprendre dans quelle mesure les techniques scientifiques mises en œuvre autour de ce manuscrit éclairent sa composition et peuvent nous aider à comprendre le processus complexe de sa réalisation.

Le manuscrit est consultable dans son intégralité sur Gallica.

Sources : Inp, Connaissance des Arts.